mercredi 23 janvier 2013

Refondation de l'école

Vincent Peillon présente sa "refondation de l'école"


le Mercredi 23 Janvier 2013 à 15:25 mis à jour à 16:02




Alors que les enseignants grognent contre le projet de décret sur la réforme des rythmes scolaires, le ministre de l'Education a présenté ce mercredi en conseil des ministres son autre texte phare, le projet de loi sur la refondation de l'école. Face aux critiques du projet, Jean-Marc Ayrault a annoncé la prolongation de la concertation sur le sujet. Retour sur les principales mesures de cette réforme.


Le projet présenté ce mercredi par Vincent Peillon doit être examiné par le Parlement en mars © Maxppp
La "refondation de l'école" est en route : le projet de loi porté par le ministre de l'Education Vincent Peillon a été présenté mercredi matin en conseil des ministres. Le projet de loi, qui devrait être examiné par le parlement au mois de mars, est le résultat de plusieurs mois de concertation entre les différents acteurs de l'éducation.
Alors que François Hollande s'apprête à présenter ses vœux aux Français, le projet de loi, selon le gouvernement, constitue "une étape majeure dans la refondation de l'école érigée en priorité par le président de la République". Elle contient en effet certaines des promesses de campagne du candidat Hollande, dont l'embauche de 60.000 personnes dans l'Education.

Les principales mesures

  • L'augmentation du nombre de postes : en cinq ans, la loi prévoit l'embauche par le ministère de l'Education de 54.000 personnes, plus 5.000 pour l'enseignement supérieur et 1.000 pour l'enseignement agricole. Près de la moitié de ces postes, soit 27.000 emplois, concernent la formation des enseignants. Dans le primaire, 7.000 postes seront affectés à l'objectif "plus de maîtres que de classes", notamment dans les zones défavorisées, pour varier les pratiques pédagogiques.
  • Une maternelle redéfinie : il s'agit en particulier de rendre l'école maternelle accessible à nouveau aux enfants de moins de trois ans. Cette scolarisation dès le plus jeune âge permettrait de combattre l'échec scolaire, en particulier dans les zones d'éducation prioritaires. D'ici 2014, la maternelle verra ses missions redéfinies.
  • La formation des enseignants :Pour la rentrée 2013, la loi prévoit la création des "Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation", les Espé. Ces nouveaux organismes doivent pallier la suppression, en 2010, de la formation des enseignants dans les IUFM. Objectif : donner aux futurs enseignants des bases pédagogiques, en plus de leur formation académique.
  • Une langue vivante obligatoire dès le CP : pour faire face à des résultats considérés comme "alarmants" dans les langues étrangères
  • Descours de morale à l'école :cette mesure, qui a fait débat au moment de son annonce, sera finalement bien intégrée au projet de loi
  • Mais aussi, une réduction des redoublements, la création d'un service public de l'enseignement numérique, ou encore un parcours de découverte du monde professionnel dès la 6e, à compter de 2015.

Un décret pour les rythmes scolaires

La question des rythmes scolaires, et le retour à la semaine de quatre jours et demi, qui suscite le débat au sein du corps enseignant, ne fait pas partie du texte de loi. Elle sera l'objet d'un décret et s'étale sur deux ans : les communes qui le souhaitent l'appliqueront dès 2013, les autres peuvent demander un report en 2014. Cette mesure est à l'origine de la grève des enseignants parisiens du primaire, mardi.
Les syndicats d'enseignants sont montés au créneau face à l'annonce de cette réforme. Ce mercredi, des manifestations avaient lieu dans plusieurs villes de France pour demander l'annulation de la réforme des rythmes, qui doit être publiée au JO dans les prochains jours. Pour Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, les futures élections locales auront raison de cette réforme.
Christian Jacob : "Peillon a réussi, en six mois, à se mettre les élus, les enseignants et les parents à dos" 

Le Parti socialiste a fait bloc pour soutenir Vincent Peillon. A l'Assemblée Nationale, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé quela concertation sur la refondation de l'école serait prolongée d'un mois, jusqu'au début du mois de mars.
"Tous les experts disent qu'il faut changer les rythmes scolaires", affirme Jean-Marc Ayrault 

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Source : France Info